Shomen Gichin Funakoshi est considéré comme le père du karaté moderne. Il est l’importateur du karate-dō au Japon et créateur du style Shōtōkan, il a fait évoluer la forme initiale du karaté d’Okinawa.
Né en 1868, Funakoshi vécut dans le district de Yamakawa-Chô sur l’île d’Okinawa. L’ère Meiji débutait, l’homme était alors très cultivé et de surcroît poète. Sensible au code moral de ses ancêtres, il observait rigoureusement les interdits d’autrefois, et considérait au vu de ces principes que le samouraï se doit en toute occasion de renvoyer une image impeccable.
À l’origine, Funakoshi pratiquait les deux écoles qui dominaient (Shorei-ryū et Shorin-ryū). Après une dure pratique de ces deux formes de karaté, Funakoshi parvint à développer une nouvelle forme de karaté, un modèle plus simple, combinant les idéaux de Shorei-ryū et de Shorin-ryū. Le karaté qu’il enseigna à ses étudiants reflétait les changements opérés par Anko Itosu, y compris la série de katas de heian/pinan. Funakoshi changea également les noms des katas de son programme d’étude, dans un effort de rendre les noms « étrangers » d’Okinawa plus agréables aux oreilles des Japonais.
Le maître Gichin Funakoshi, en tant que président de la Okinawa Shobukai, une association de karaté, fut convié en mai 1922 par le ministère de l’Éducation à prendre part à une démonstration, agréée par le gouvernement nippon, organisée à Tokyo. Cette démonstration mettait en scène les arts martiaux traditionnels du pays, parmi lesquels le karaté. C’est ainsi qu’il fut le premier héraut du karaté-jutsu, discipline originale en provenance d’Okinawa (de l’archipel des Ryūkyū). Il devait alors, pour satisfaire les requêtes de nombreux individus, s’installer dans la capitale et y travailler à vulgariser son art martial. Le karaté Shōtōkan fut officiellement reconnu en 1939.
Avant de s’éteindre en 1957, Gichin Funakoshi forma de nombreux élèves : Obata, Okuyama, Egami, Harada, Hironishi, Takagi, Ohshima, Nakayama, Nishiyama, Kanazawa Hirokazu, Taiji Kase.