Le salut


En karaté le salut est un rituel fait à chaque début et fin de cours. Même si ce rituel n’est pas un rituel religieux (ce n’est pas une prière), il n’en est pas moins important. C’est l’expression du respect que chaque karatéka doit avoir envers le Dojo, envers le Karate (sa philosophie,…), envers les anciens Maîtres et envers le Maître fondateur (Maître Gichin Funakoshi en Karaté Shotokan), mais aussi envers son Sensei (son professeur) et envers les autres élèves.


Le salut debout (Ritsurei)


Les samouraïs se saluaient en baissant la tête. S’il y avait méfiance, ils baissaient la tête mais le regard restait posé sur le corps. Au contraire s’il y avait respect, amitié, il inclinait davantage la tête et le regard se plantait vers le sol en signe d’humilité.

Pour le salut debout, tenez vous droit avec la paume des mains touchant le côté des cuisses. Les pieds sont ensembles, collés aux talons avec les orteils pointés à un angle de 45 degrés, colonne vertébrale bien droite, les épaules tombent naturellement. On admet dans cette position un temps d’inspiration.
Puis on incline lentement le tronc vers l’avant en expirant. Enfin, on se redresse en inspirant. Ainsi, on exprime par ce salut son respect pour le lieu.
Pendant un salut collectif, c’est le mot « Rei » qui indique le moment où le salut est exécuté.


Le salut assis ou salut en seiza (Zarei)


Il doit être réalisé dans un ordre bien précis:
1 ➡️ Position de départ : musubi dachi (talons serrés)

Seïza ! « mettez vous à genoux »
2 ➡️ Poser le genou gauche au sol,
3 ➡️ Poser le genou droit puis s’asseoir sur ses talons, les pieds à plat au sol, les deux mains posées sur le haut des cuisses (l’écartement des genoux doit être de deux poings pour les hommes, un seul pour les femmes).

Mokuso « méditation »
4 ➡️ Amener la main gauche devant soi (paume vers le ciel, pousse vers l’avant)
5 ➡️ Recouvrir la main gauche avec la main droite dans la même position et joindre les pousses, fixer un point devant soi et respirer le plus lentement et discrètement possible. L’inspiration se fait de façon lente et continu par le nez en ressortant son estomac. L’expiration se fait lente également, pas la bouche légèrement entrouverte, en creusant cette fois-ci son estomac.
Lors du Mokuso, on ne doit penser à rien, faire le vide autour de soi pour se concentrer que sur sa respiration.

Mokuso yamé « stoppez la méditation »
6 ➡️ Ramener les deux mains sur les cuisses (idem position n°3)

Senseï ni rei « saluez le maître »
7 ➡️ Lorsque l’on s’abaisse pour saluer, poser en premier devant soi la main gauche, puis la droite au même niveau (de façon à dessiner une sorte de triangle, symbole d’unité et d’équilibre)
8 ➡️ Fléchir le buste en regardant au sol (en signe de confiance), pendant deux secondes environ.
9 ➡️ Relever le buste en ramenant sur la cuisse d’abord la main droite
10 ➡️ Puis la main gauche (se retrouver dans la même position que n°3)

Kiritsu « relevez vous »
Revenir en position initiale en faisant le chemin inverse avec les pieds
11 ➡️ Relever d’abord le genou droit
12 ➡️ Puis le genou gauche
pour se retrouver dans la position n°1 (musubi-dachi)


Pourquoi respecter cet ordre très précis ?
Comme pour l’ordre des genoux, l’ordre des mains correspond à la possibilité de dégainer un sabre.
A l’origine, les samouraïs portaient toujours le katana (sabre japonais) à la hanche gauche (qu’ils soient droitiers ou gauchers). Cette technique de salut leur permettait de se positionner pour saluer sans se mettre en danger, en étant toujours prêt à dégainer le sabre (main droite toujours disponible, et ordre des genoux pour ne pas se risquer de se couper en dégainant ou de perdre l’équilibre).